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Bizerte, une ville méditerranéenne par excellence (1ʳᵉ partie)

  • Mohamed Ali Elhaou
  • 16 juil. 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 mars

Le cœur de Bizerte est entouré d'eau. La ville se caractérise par une médina enserrée dans de hauts remparts. Les ruelles de cet ancien quartier sont peintes en blanc et bleu. Elles avoisinent le petit port de pêche sur lequel s'installent sur la rive droite cafés, restaurants, vendeurs déambulant et terrasses splendides et populaires, surtout durant la période de l'été.


Un peu plus loin, à l'entrée de la ville, son grand port commercial grouillant d’embarcations géantes, provenant principalement du sud de l'Europe. Le visiteur de ce lieu, de beau matin, ou à n'importe quel moment de la journée, remarque le bruit de la machinerie et des conteneurs. Bizerte est la ville des ouvriers, des pêcheurs et des commerçants petits et grands. Les nouveaux quartiers de Bizerte, à l’architecture européenne, se conjuguent tout naturellement avec les petites maisons modestes, sublimes et de différentes couleurs les unes que les autres. Dès les premiers pas dans cette ville, on sent l'ouverture sur la méditerranée, sur l'autre et sur l'étranger perçu comme une source de richesse des siècles durant.


Le vieux port de Bizerte ©culturetunisie.com
Le vieux port de Bizerte ©culturetunisie.com

La population de cette ville est plurielle à l'image de la diversité de son architecture. Ses habitants se réveillent tôt pour les jeux de l'échange, la survie. En même temps, ils n'oublient pas de profiter pleinement de la vie, surtout le soir. Les Bizertins sont une population dynamique et très soucieuse de son petit confort quotidien : le plaisir des cafés, des terrasses, des bars et la bonne cuisine, les poissons frais et bon marché.


Bizerte est indubitablement un des joyaux délaissé de la Tunisie. Son visiteur sent qu'elle prend beaucoup de la ville de Marseille en France, notamment dans sa disposition construite autour de la centralité du port touristique. C'est un endroit disponible donc pour accueillir à bras ouverts les voyageurs provenant de la mer méditerranéenne.


Installé sur le canal le reliant à la mer, ce port en arc de cercle donne ainsi directement sur les remparts de la Médina. Des deux cotés des entrées, on peut admirer la Kasba, ancienne forteresse du 17ᵉ siècle et le lieu du pouvoir régional à l'époque des Husseinites, Dynastie turque.


Dans les ruelles de la Médina de Bizerte ©Ons Bougacha
Dans les ruelles de la Médina de Bizerte ©Ons Bougacha

Bizerte est bel et bien un lieu cristallisant la mémoire méditerranéenne : elle garde les traces des habitants qui s'y sont succédé venant d’Espagne, de Turquie, de France, d’Italie, d’Athènes, de Russie, de Malte, et de bien d'autres endroits de la planète. Cette ville portuaire est donc située au pied du cap Blanc à l’extrême nord-est et constitue le port le plus septentrional de l’Afrique du Nord.


Étant un passage assez important pour les navires transitant au plus court entre Gibraltar et Suez, cet endroit, à vrai dire, n’a jamais réussi à être le cœur du bassin méditerranéen. Sa position souvent à la lisière de la prospérité européenne durant les siècles de la "Renaissance", Bizerte et son port firent une courroie modeste de transmission pour le commerce principalement vers la Sicile, Malte, Gêne et Marseille. Le port de Bizerte a fréquemment été le témoin des exportations de produits agricoles et recevait, en contrepartie, une part modeste de la marchandise européenne.


Délaissée au profit de Tunis par l’empire Ottoman au sortir du 19ᵉ siècle, la zone portuaire de Bizerte allait susciter de fil en aiguille un vif intérêt géostratégique dont la première manifestation fut en 1887, notamment pour contrôler l'Algérie.  À cette période, c'est le volet militaire qui prime. Aujourd'hui, les casernes militaires caractérisent aussi l'identité de cette ville. Celles-ci commençaient à voir le jour à l'époque de la "Sublime Porte" et dont la construction se poursuivait et s'accélérait durant la période du protectorat français, particulièrement en favorisant les "poussières navales" de l’amiral Aube et pour créer des lignes de communication militaire avec la ville de Toulon.



 
 
 

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