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L'opéra Carmen à Carthage : amour, vengeance et renoncement... avec une âme tunisienne

Mohamed Ali Elhaou

Dans le cadre de la 58ᵉ édition du Festival International de Carthage, le public avait rendez-vous le 21 juillet 2024 à 22 h 20 minutes avec la énième représentation de l'opéra Carmen de Georges Bizet. Celle-ci est interprétée par la troupe de danseurs, comédiens, chanteurs et musiciens du Théâtre de l'Opéra de Tunis. Nous avons déjà donné plusieurs détails de cette représentation lors d'un article précédent. Il importe de mentionner que l'amphithéâtre de Carthage est très différent de la représentation dans la boite italienne. Par exemple, la magnifique troupe des enfants avait fait sa performance au côté de l'orchestre de Fadi Ben Othman au lieu d'être à proprement sur scène.


Dans le cadre de la 58ᵉ édition du Festival International de Carthage, le public avait rendez-vous avec la énième représentation  de l'Opéra Carmen de Georges Bizet. Celle-ci est interprétée par la troupe de danseurs, comédiens, chanteurs et musiciens du Théâtre de l'Opéra de Tunis. Nous avons donné déjà plusieurs détails de cette représentation lors d'un article précédent. L'amphithéâtre de Carthage est très différent de la représentation suivant la boite italienne. De ce fait, la magnifique troupe des enfants avait fait sa performance au côté de l'orchestre de Fadi Ben Othman.  Cet espace offrait également des nouveaux lieux de déplacement pour les comédiens, les danseurs et les chanteurs. Une des singularités de cette représentation est sa tunisification. En d'autres termes, cet opéra-comique de Bizet est joué dans le dialectal tunisien.  Ce choix a été un franc succès, car le public comprenait cette fois plus facilement l'intrigue. Il retenait par ailleurs la promesse de cet opéra, à savoir "El Hob Yistana Fik " L'amour t'attend". Ces mots résonnent bien surtout dans les cœurs des célibataires qui recherchent l'âme sœur.    Cet opéra Carmen est un opéra-comique or la représentation allait plus dans la chorégraphie avec des costumes fabriqués spécialement  en Italie pour le spectacle avec le concours du producteur Tarek Ben Ammar. La chorégraphie était le fruit de la supervision et du travail de Sihem Belkodja. Hier, le chef d'orchestre Fadi Ben Othman a fait un excellent travail avec sa troupe musicale. Aussi, les quatre rôles principaux de cet Opéra, à savoir Haythem Hadhiri dans le Escamillo, un baryton, Hassan Doss, dans le rôle du brigadier Don José, Nesrine Mahbouli dans le rôle de  Michaëla, soutien du brigadier et son informateur et au final Maram Bouhbel dans le rôle de Carmen. Tous ont fait un travail consistant pour communiquer simplement la pièce aux spectateurs présents. Les présents dans une ambiance estivale étaient scotchés à leur place pour admirer les actes de cet opéra.  Aussi, les 120 autres comédiens, musiciens et danseurs étaient très impliqués dans la partition qui leur a été distribuée.   L'Opéra Carmen traite de la vengeance et de l'ingratitude sur un fond lyrique et dansé (en tout cas pour la version d'hier). D'habitude, Carmen meurt vers la fin, elle la femme pauvre du départ qui prend peu à peu son ascension en laissant des victimes derrières elles et des chagrinés. Mais cette fois, son amant Don José ne la tue pas et lui laisse assumer librement les conséquences de ses choix: à savoir l'attachement à un autre homme, Escamillo. Dans cet opéra Carmen assume bien sa méchanceté. Ainsi quand Don José lui dit qu'elle est devenue le diable. Elle réplique : "Je suis l'enfer même et pas uniquement le diable".  La cerise de ce grand spectacle est la troupe des enfants avec leurs costumes en beige à l'italienne et avec leur voix d'ange. Le spectacle a duré deux heures et demie et a été un vrai régal pour l'œil, l'ouïe et l'esprit.
Opéra Carmen au Festival de Carthage le 21 juillet 2024, Création de la photo @Elhaou, crédit photos @Zied Jaziri

Cet espace offrait également de nouveaux lieux de déplacement pour les comédiens, les danseurs et les chanteurs. Une des singularités de cette représentation est sa tunisification par Sabrine Jenhanin; ayant traduit le texte français. En d'autres termes, cet opéra-comique de Bizet est joué dans le dialecte tunisien. Ce choix a été un franc succès, car le public comprenait cette fois plus facilement l'intrigue. Il retenait par ailleurs la promesse de cet opéra, à savoir "El Hob Yistana Fik" "L'amour t'attend". Ces mots résonnent bien surtout dans les cœurs des célibataires qui recherchent l'âme sœur.


Cet opéra Carmen est un opéra-comique. Or, la représentation faite à Carthage allait plus dans la chorégraphie avec des costumes fabriqués spécialement en Italie pour le spectacle avec le concours du producteur Tarek Ben Ammar. La chorégraphie était le fruit du danseur Sofien Abou Lagraa, la supervision était sous l'œil de Sihem Belkodja qui prend à bras-le-corps ce projet dans le moindre détail. Hier, le chef d'orchestre Fadi Ben Othman a fait un excellent travail avec sa troupe musicale.



Aussi, les quatre rôles principaux de cet opéra, à savoir Haythem Hadhiri dans le personnage d'Escamillo, un baryton, Hassan Doss, dans le rôle du brigadier Don José, Nesrine Mahbouli dans les habits de Michaëla, soutien du brigadier et son informateur et au final Maram Bouhbel dans l'emblématique Carmen. Tous ont fait une magnifique performance pour communiquer simplement la pièce aux spectateurs présents. Les présents, dans une ambiance estivale, étaient scotchés à leur place pour admirer les actes de cet opéra, se passant dans une température clémente par rapport aux autres soirées depuis le début de cette 58ᵉ édition. Aussi, les 144 autres comédiens, musiciens, danseurs et enfants étaient très impliqués dans la partition qui leur a été distribuée et transmettaient la joie aux spectateurs, surtout lors de cet envoutant quatrième acte de cette œuvre internationale.


Le spectacle Carmen traite de la vengeance, de l'ingratitude, mais aussi du renoncement et du lâcher-prise sur un fond lyrique et dansé (en tout cas pour la version d'hier). D'habitude, Carmen meurt vers la fin, elle la femme andalouse, typé arabe, pauvre du départ qui prend peu à peu son ascension en laissant des victimes derrières elles et des chagrinés. Mais cette fois, dans la représentation d'hier, contrairement à l’accoutumée, son amant Don José ne la tue pas et lui laisse assumer librement les conséquences de ses choix : à savoir l'attachement à un autre homme, Escamillo plus puissant que lui. Dans cet opéra, Carmen assume bien sa méchanceté. Ainsi, quand Don José lui signale qu'elle est devenue le "diable". Elle réplique : "Je suis l'enfer même...pas le diable".


La cerise de ce grand spectacle est la troupe des enfants avec leurs costumes en beige et leurs bérets à l'italienne et avec leur voix d'ange. Le spectacle a duré deux heures et demie et a été un vrai régal pour l'œil, l'ouïe et l'esprit. Le design sur les écrans accompagnant cet opéra a été en outre très bien fait et a bien garni les différents tableaux de cet opéra. Spectacle sincèrement inédit par sa grandeur. Souhaitons-lui, une longue tournée, mais avec une chorégraphie plus fluide, plus visuelle, souple, plus disciplinée à l'avenir, peut-être plus légère et plus belle.


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